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Communication de Didier Chenet | Santé des salariés - Mutuelle | 18/07/22

Chers collègues, chers amis,

Les travaux menés par le GNI et les partenaires sociaux ces dernières semaines ont été conclus par la signature d’un accord extrêmement important sur le régime de mutuelle dont je me dois de vous rendre ici compte.

Vous êtes tous, professionnels de l’hôtellerie et de la restauration, confrontés à une pénurie de main d’œuvre sans précédent. Selon la dernière enquête « Besoin de main d’œuvre » de Pôle Emploi, 360 000 emplois sont disponibles dans le secteur.

Les difficultés de recrutement sont telles que certains d’entre vous en arrivent à recourir à des autoentrepreneurs mis à disposition par des plateformes numériques, voire à réduire leur activité afin de l’adapter à leur capacité contrainte en main d’œuvre.

Les témoignages de l’un, en fermant à la réservation plusieurs chambres de son hôtel ou de l’autre, fermant son restaurant à l’occasion de certains services, voire le weekend, se multiplient.

Un comble après 2 années de cauchemar pour nos établissements et notre activité.

Face à la pénurie de main d’œuvre, le GNI n’est pas resté immobile.

Les attentes des salariés ont été listées afin de comprendre la désaffection pour nos métiers que nous constatons tous.

Forts de ces analyses et pour renforcer l’attractivité du secteur, des accords ont été signés sur les salaires et les classifications.

Le GNI avec les autres organisations professionnelles ont d’abord signé une nouvelle grille des salaires organisant une augmentation moyenne des minimas de 16% à compter du 1er avril 2022.

Jusqu’au 1er août prochain, date à laquelle le SMIC augmentera de nouveau de 2% sous l’effet de l’inflation, le secteur fait partie des 15% de branches professionnelles dont les minimas sont supérieurs au SMIC.

Le GNI a également signé une nouvelle grille de classification des emplois afin de prendre en compte toutes les formations acquises par les salariés dans la détermination de leur classement et de leur salaire minimal.

Enfin, le 28 juin 2022, c’est un accord sur la mutuelle frais de santé du secteur que le GNI a signé.

Si cet accord est signé par les 4 syndicats de salariés, les organisations professionnelles ne l’ont pas toutes signé. Le GNI l’a fait, ainsi que le SNRTC, d’autres non, cela mérite des explications.

Cet accord a pour premiers objectifs de sauver le régime mutuelle frais de santé HCR déficitaire et de continuer de répondre aux exigences de la loi.

Car, force est de le constater, le régime mutuelle – frais de santé HCR mis en place en 2011 est aujourd’hui déficitaire.

Ce déficit est le résultat du pilotage du régime par les partenaires sociaux, qui ont fait le choix d’apporter des prestations de qualité aux salariés du secteur HCR tout en réduisant a minima la cotisation au régime pour tous, salariés et entreprises. Comment ? En finançant les nouvelles prestations imposées par la loi grâce à ses propres réserves constituées dans ses premiers temps et en ponctionnant sur ces mêmes réserves une partie de la cotisation depuis 2015. Ces réserves sont arrivées aujourd’hui à épuisement.

Ce déficit, est aussi la conséquence du succès du régime auprès des salariés et de son importance à leurs yeux. Aujourd’hui, pour vous donner un ordre d’idée, pour un euro de cotisation encaissé, 1,50 euros en frais de santé sont dépensés.

Il est enfin la conséquence de l’esprit de solidarité voulu par notre régime.

Je rappelle que notre régime a dégagé tous les ans un budget de 6 millions d’euros pour venir en aide financièrement aux familles monoparentales, pour financer les permis de conduire de nos salariés et apprentis, pour aider nos salariés à payer la garde de leurs enfants, pour les aider en cas de difficultés financières temporaires et même pour venir au secours de nos entreprises frappées par des catastrophes naturelles.

Une solidarité qui s’exprime aussi en mutualisant les risques afin que petites, moyennes ou grandes entreprises puissent trouver un régime au meilleur coût.

Pour nous, la Solidarité n’est pas un mot mais des actes.

L’objet de cet accord mutuelle - frais de santé est ainsi de sauver notre régime de branche, de permettre à notre secteur et à ses entreprises de continuer de répondre à la loi qui exige d’elles qu’elles financent une mutuelle à leurs salariés.

L’objet de cet accord est aussi, malgré le contexte difficile du régime, d’apporter aux salariés une nette amélioration de leur couverture santé sans frais supplémentaire.

Nos concitoyens et parmi eux nos collaborateurs sont très soucieux de leur santé à tel point que les dépenses de santé dépassent aujourd’hui en moyenne 3 100 € par an et par personne.

Une somme conséquente de moins en moins prise en charge par la Sécurité Sociale et plus ou moins bien remboursée selon les mutuelles.

Grâce aux réseaux de soins organisés par le régime de branche, les salariés auront la garantie de bénéficier des meilleures prestations sans reste à charge dans des domaines aussi importants que les frais d’optique et dentaires ou les audioprothèses.

Et parce que le recours à la médecine douce est de plus en plus plébiscité, son remboursement sera amélioré lui aussi.

Ce régime intègrera aussi un haut degré de solidarité qui permettra d’accroitre les efforts déjà réalisés par la branche pour venir en aide à ceux de nos employés en difficulté.

Pour le GNI, il s’agit concrètement d’améliorer la santé et les conditions de vie des salariés du secteur et de soutenir leur pouvoir d’achat.

Avec cet accord, il s’agit enfin de ne pas reprendre d’une main ce qui a été donné d’une autre.

Pour ce faire, cette augmentation de la cotisation sera supportée par les seules entreprises dont la cotisation passera ainsi de 32 € à 47 € par salarié employé à temps plein par mois.

Certes, cette modification de la répartition de la prise en charge de la cotisation à la mutuelle représente un coût supplémentaire de 15 € par mois et par salarié employé à temps plein. C’est un effort pour les entreprises.

Mais, au regard des enjeux précédemment rappelés et des prestations proposées par le régime à ce tarif de cotisation, force est de l’écrire objectivement :

Cette augmentation de cotisation est raisonnée et raisonnable.

Il s’agit, je dois le rappeler, de la 1ère augmentation depuis la création de la mutuelle frais de santé en 2011. Jusqu’à présent, la cotisation fixée à 32 € avait été au contraire réduite à 28 €.

Mais ce que je dois surtout vous assurer, c’est que le GNI a été attentif à ce que cette augmentation corresponde très exactement à celle nécessaire à l’équilibre du régime en raison de son ratio de sinistralité.

C’est précisément le cas puisque l’augmentation est de 50% pour un ratio de sinistralité de 150%.

Et force est d’ajouter, pour continuer de vous convaincre au besoin encore que cette augmentation est proportionnée, elle a pour conséquence de porter le montant de la cotisation au niveau précis qui serait aujourd’hui le sien si celui-ci avait été fixé à l’époque en référence au plafond de la Sécurité Sociale comme cela est habituellement le cas dans ce type d’accord.

Cet accord, vous l’aurez compris, est extrêmement important, à tel point que certains le qualifieront peut-être d’historique à l’instar de celui signé en 2010 à la suite de la baisse de la TVA.

À l’époque, le SYNHORCAT que je présidais, avait avec la FAGIHT et la CPIH, fait le choix de l’audace : celui de créer un régime de mutuelle frais de santé HCR pour l’ensemble des salariés.

Certains avaient crié au loup avant de se rendre compte que cet accord avait permis de recruter des milliers de salariés et de pérenniser le taux de TVA dans la restauration en dépit des attaques dont le secteur faisait l’objet.

Oui, cet accord est important, chers collègues, chers amis, car nous ne pouvions pas faire le constat d’un manque sans précédent de personnel sans réagir à nouveau.

Nous devons travailler à l’attractivité de nos métiers. Nous devons tenter de répondre aux demandes de nos salariés.

Nous ne pouvons pas tout attendre de l’Etat. Si déjà, nous sommes en contact avec la nouvelle Ministre des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, Olivia Grégoire qui veut nous aider - une campagne de communication financée par l’État sera prochainement lancée afin d’inciter nos concitoyens à rejoindre les métiers de l’hôtellerie et de la restauration sur le modèle de la campagne menée par l’Armée française - il est de notre devoir de séduire de nouveaux collaborateurs et pour se faire de travailler aux conditions d’emploi et de vie de nos salariés.

Oui, nous devons faire notre part. Aujourd’hui et demain plus encore. Cet accord sur la mutuelle poursuit cet objectif.

Oui, le seul moyen de continuer à pouvoir recruter est de retrouver l’attractivité perdue de nos métiers. L’amélioration des salaires, des conditions de travail et de la protection sociale y contribuent.

Je sais que vous partagez ce constat et mes propositions. Et pour cause.

Cet accord, je l’ai signé au nom du GNI après que son Assemblée Confédérale m’en a donné le mandat à l’unanimité.

Cette unanimité au sein du GNI n’est pas partagée par les autres organisations du secteur. Seul le SNRTC, le syndicat de la restauration de chaines, a décidé de suivre le GNI en signant à son tour le texte début juillet.

Mais, je suis confiant dans l’avenir, je suis convaincu que les deux autres organisations le signeront prochainement ou à tout le moins y adhèreront le moment venu de son application.

Encore une fois, le GNI et ses membres savent l’avenir qu’ils veulent pour nos métiers. Ils agissent en conséquence. Ils savent aussi en rendre compte.

Très cordialement.

Didier CHENET, 
Président

Chemin