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Edito de Didier Chenet - 24/03/2023

Chers collègues, chers amis,

Après une excellente année2022, la situation se dégrade très fortement pour les professionnels de l’hôtellerie restauration.

L’inflation continue de progresser sur les postes de dépenses les plus importants, comme la masse salariale ou les matières premières qui ne cessent de progresser. Pire les factures de gaz et d’électricité intégrant des augmentations de prix insupportables arrivent désormais dans toutes les entreprises, ou presque.

Les grèves, les manifestations et autres blocages rendent la mobilité des clients difficile et nuisent considérablement à l’image de la destination France.

Depuis quelques jours et pire encore, depuis hier, la situation s’aggrave encore.

Certaines villes ont sombré dans la nuit dans le chaos. À Nantes, Lorient, Bordeaux ou encore Paris, les manifestations se sont terminées par des incendies un peu partout, des saccages, des pillages ainsi que dans des affrontements avec les forces de l’ordre faisant de nombreuses victimes.

Cela ne pas durer ainsi et c’est pour cela que j’ai multiplié les interventions dans les médias et auprès du gouvernement.

Ce mercredi 22 mars 2023, j’ai écrit à la première Ministre afin d’attirer son attention sur les conséquences de ces évènements et lui demander d’agir.

Dans les restaurants, à Paris et dans les grandes villes, la baisse d’activité est de l’ordre de 25%. Cette baisse d’activité concerne tout particulièrement les établissements installés dans les « quartiers sales », ceux ou le ramassage des ordures n’est plus opéré et ceux à proximité des gares. Pour ces établissements, la baisse d’activité peut atteindre 50% les jours de grèves et de manifestations.

Quant aux établissements qui se trouvent à proximité des rassemblements violents, ils sont soit contraints de fermer soit réduits à une activité en chute de 80%.

En province, la crainte d’une pénurie de carburant pousse de nombreux clients à renoncer à des déplacements et à déserter les restaurants. La baisse d’activité sur la dernière semaine peut atteindre 40% dans certaines régions, notamment dans l’ouest du pays.

Les hôtels enregistrent également une diminution de leur fréquentation en raison des grèves dans les transports en particulier et du risque de pénurie de carburant.

Nos Présidents en charge de l’hôtellerie au niveau national comme local, nous alertent sur les nombreuses annulations qu’ils enregistrent, en particulier de la clientèle internationale et constatent un net ralentissement des réservations pour les prochaines semaines.

Aussi, ai-je demandé à la Première Ministre de mettre en œuvre toutes les mesures afin de garantir la sécurité sanitaire de tous en faisant enlever au plus vite les tonnes de déchets qui jonchent les trottoirs des villes et sont autant de foyers d’incendies et d’infection sanitaire.

Je lui ai demandé également « de faire prendre les mesures garantissant la mobilité de tous nos concitoyens et touristes en toute sécurité  ».

Enfin, je lui ai demandé « de veiller à protéger les personnes et les établissements de toute dégradation ».

C’était avant que le pire ne survienne hier soir. J’attends sa réponse, non par courrier, mais par les actes.

J’ai également été reçu hier jeudi 23 mars 2023 par la Ministre déléguée au PME, au Commerce, à l’Artisanat et au Tourisme, Olivia Grégoire.

Cet échange a été l’occasion de faire un point sur la situation des entreprises du secteur et d’aborder le sujet des aides énergie.

J’ai d’abord expliqué combien les membres du GHR déploraient le comportement des fournisseurs d’électricité et de gaz.

J’ai ainsi, preuves en main, expliqué que les professionnels recevaient depuis le début de l’année des factures à des prix astronomiques sur lesquelles les fournisseurs n’appliquaient pas le dispositif d’amortisseur mis en place par le gouvernement.

J’ai poursuivi en l’alertant sur les problèmes de trésorerie que rencontraient de ce fait les entreprises et en l’informant que ces mêmes fournisseurs refusaient d’accorder des délais de paiement, délais de paiement auxquels ils s’étaient pourtant engagés devant le Ministre de l’Économie.

J’ai ajouté que pour ceux des professionnels qui saisissaient les conseillers départementaux à la sortie de crise, les retours n’étaient pas satisfaisants, ceux-ci se contentant d’exposer les dispositifs applicables sans pouvoir agir directement auprès des fournisseurs.

Sur ce dernier point, elle m’a invité à lui faire remonter les insuffisances remarquées chez ces conseillers.

J’ai conclu ce préambule en demandant à la Ministre d’intervenir auprès des fournisseurs afin de les contraindre efficacement à :

  • appliquer l’amortisseur sans délais sauf à s’exposer à des sanctions.
  • à reverser d’ici la fin du mois les sommes acquittées par les restaurateurs en l’absence d’amortisseur,
  • à accorder aux professionnels des délais de paiement.

Enfin je lui demandé de les inviter à accepter des renégociations de contrats sans appliquer des clauses de dénonciation à des prix dissuasifs.

Elle m’a répondu agir au plus vite sur la base des pièces que je lui ai remis et des autres à venir sur ces 3 points, rappelant, au sujet de ma dernière demande, le droit des contrats qui s’impose à tous et limite considérablement les chances de succès de son intervention.

En revanche elle a bien dit que toute entreprise qui demanderait des délais de paiement auprès des fournisseurs devrait y avoir accès.

N’hésitez pas à transmettre au GHR vos factures sans amortisseur ainsi que la preuve de la transmission de votre attestation d’éligibilité. Transmettez-nous également tout refus de délais de paiement qui vous serait opposé ou autre fin de non-recevoir donnée à votre demande de renégociation.

J’ai repris ensuite les demandes du GHR à propos des mesures d’aides mises en œuvre par les fournisseurs et le gouvernement :

  • Ma demande faite aux fournisseurs d’appliquer à toutes les PME le plafonnement du prix de l’électricité à 280 euros. J’attends leur réponse.
  • Ma demande faite à la Ministre de reporter la date limite de transmission de l’attestation d’éligibilité aux dispositifs de bouclier tarifaire, prix plafond ou amortisseur, seulement 68% des membres du GHR interrogés n’ayant pas encore fait le nécessaire.
    La Ministre a répondu y etre favorable et plaider pour un report au 30 juin 2023. Elle doit me tenir informé au plus vite.
  • Ma demande d’évolution du dispositif d’amortisseur (qui, je le rappelle, permet aux PME de ramener, sur la moitié des volumes d’électricité consommée, le prix annuel moyen de l’électricité à 180 €/MWh) afin que les TPE et PME, filiales d’une ETI ou d’un grand groupe, soient éligibles à l’amortisseur électricité.
    La Ministre a dit accepter de revoir ce point avec son cabinet si le droit européen l’autorise.
  • Ma demande d’évolution du guichet d’aide en permettant aux entreprises de prendre en compte l’année 2022 comme année de référence (et non plus l’année 2021 qui a été impactée des périodes de fermetures liées au Covid) et en portant le plafond d’aide de 2 à 4 millions d’euros.
    J’ai également attiré son attention sur la récente évolution du guichet d’aide qui désormais est ouvert aux entreprises ayant subi des évènements de nature exceptionnelle en 2021 et qui ne pouvaient jusqu’ici pas bénéficier de l’aide en raison de la faiblesse ou de l’absence de consommation énergétique en 2021 (ce que le dernier décret du 20 mars 2023 qualifie de situations « atypiques »).
    J’ai expliqué que si l’était aisé pour les restaurants de justifier de cette situation en raison des textes d’interdiction pris, il en était totalement différemment pour l’hôtellerie. J’ai demandé que la situation des hôtels fasse l’objet d’une alerte spécifique du gouvernement à ce sujet.
    La Ministre en a pris note de ces demandes dont elle a confié l’expertise à son cabinet.
  • Ma demande à la Ministre de rétablir au plus vite des mesures d’aides plus conséquentes pour les entreprises ayant recours au gaz à la suite de la suppression du bouclier tarifaire gaz au 1er janvier dernier.
    La Ministre m’a répondu se saisir de ce sujet reconnaissant le bien fondé de ma demande.

Comme vous pouvez le lire, le travail continue.

Le GHR reste mobilisé.

Bien cordialement.

Didier CHENET
Président

 

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