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Edito de Didier Chenet

Chers collègues, chers amis,

Alors que la haute saison estivale s’est achevée sur des chiffres encourageant, l’inquiétude gagne néanmoins la France et nos concitoyens en cette rentrée de septembre. Nos professionnels ne sont pas épargnés.

Les chiffres de la saison s’annoncent très positifs en effet.

Après un très bon mois de juin, l’hôtellerie française a ainsi enregistré en juillet un taux d’occupation moyen de 72%, soit un niveau presque revenu à la normale (-4% par rapport à juillet 2019).
Les hôteliers ont pu compter sur la présence des touristes français et européens tels que les Italiens, les Espagnols ou encore les Allemands, qui par exemple, sont venus à Paris plus nombreux qu’en 2019.
Les hôteliers ont également pu profiter du retour en force de la clientèle américaine, en particulier l’hôtellerie parisienne et azuréenne.
La dynamique de rattrapage est clairement enclenchée à Paris et partout en France, et elle devrait s’accentuer dans les prochains mois.

Avant l’été, la restauration avait enregistré pour la 1ère fois une activité supérieure à l’avant crise covid (+1% en avril et +7% en mai comparé à 2019).
Cette tendance s’est confirmée pour la saison estivale et devrait se traduire par un mois de juin exceptionnel (entre +8 et +12% vs 2019) selon les situations et un mois de juillet solide (entre +4 et +8%) avec une légère inflexion négative probablement due au rebond de la vague Covid et à la vague de chaleur exceptionnelle du 12 au 25 juillet.
Le mois d’août devrait être très bon avec un niveau proche de juin.

Mais malgré ces résultats positifs, l’inquiétude gagne les professionnels car cette activité croissante du secteur intervient dans un contexte très incertain marqué par une forte inflation, une pénurie de main d’œuvre et des dettes à rembourser.

Première source d’inquiétude, le remboursement des PGE. Les professionnels s’interrogent sur leur capacité à rembourser -et pour les meilleurs d’entre eux à continuer de rembourser- leur PGE.

Selon le GNI, entre 15%et 20% des professionnels ne seraient pas en mesure de faire face à leurs échéances. La Banque de France le reconnait : le taux d’endettement des entreprises a fortement augmenté et le délai moyen de remboursement de la dette bancaire s’est allongé.

Les solutions proposées ne sont pas satisfaisantes. Le GNI continue de demander au gouvernement d’intervenir afin de permettre aux entreprises de passer d’un PGE à un PGE résilience. Il n’est pas normal que la Fédération Bancaire francaise bloque sur cette possibilité.

Deuxième difficulté à laquelle les professionnels doivent faire face : la pénurie de main d’œuvre, avec 360 000 emplois disponibles dans le secteur en 2022. Partout sur le territoire, les professionnels témoignent de difficulté de recrutement qui les obligent à fermer leur établissement ou à supprimer des services.

Parmi ceux qui résistent, certains sont contraints de recourir à des auto-entrepreneurs qui trouvent dans ce statut le moyen de combiner leurs vies professionnelle et personnelle en choisissant quand, pour qui et pour combien ils travaillent.

Ces collaborateurs imposent leur statut. Ils ne veulent pas d’un CDD ni même d’un CDI, trop contraignant. Mais cela n’est pas sans poser un problème juridique dans la mesure ou un autoentrepreneur n’a pas vocation à occuper un emploi salarié et que l’employeur s’expose à des sanctions pour travail dissimulé.

Il y a un vrai sujet statut des travailleurs qu’il faut se poser et c’est un autre des dossiers que le GNI porte en cette rentrée de septembre.

Enfin, troisième, et non des moindre, difficulté à surmonter : l’inflation record qui vient rogner les marges des professionnels.

Selon l’observatoire GNI Food Service Vision, l’inflation sur les achats des restaurateurs serait à un plus haut historique à +15.1% en juillet et +13.9% pour le 2ème trimestre Cette inflation est la conséquence notamment de la hausse du prix de l’énergie (gaz et électricité) entrainant une hausse de la facture énergétique pour les hôtels et hôtels restaurants de l’ordre de 30 à 50%.
Elle est aussi la conséquence de la hausse du prix des matières premières et des services des prestataires ainsi que des augmentations salariales.

Si à ce jour, nombre de professionnels prennent sur leur marge, cette situation ne pourra pas durer. Le GNI demande au gouvernement que le bouclier tarifaire sur l’énergie mis en place pour les particuliers soit étendu aux entreprises.

Car, si les professionnels de l’hôtellerie - restauration sont prêts à s’engager pour réduire leur consommation énergétique dans le cadre d’un plan de sobriété énergétique discuté à ce jour entre le gouvernement et nos organisations professionnelles, le GNI appelle le gouvernement à agir afin de contenir la hausse des tarifs de l’énergie et de faciliter la production d’énergie par les professionnels, soit directement au moyen par exemple d’installations photovoltaïques ou indirectement au moyen notamment de la méthanisation des biodéchets.

La rentrée du GNI, vous pouvez le constater est active, les dossiers multiples et les enjeux sont cruciaux. Il s’agit de passer l’hiver et de préparer d’ores et déjà la loi Climat Energie qui tracera la feuille de route de notre secteur.

Très cordialement

Didier CHENET
Président

Chemin